Réalisation par le radiologue interventionnel sous guidage de l’imagerie
Intervention
mini-invasive en
ambulatoire sous
anesthésie locale
sans cicatrice
Réalisation par
le radiologue interventionnel
sous guidage de l’imagerie
Efficacité
reconnue
par de nombreuses
études scientifiques récentes
Prise en
charge par
l’assurance de
base
LAMal en
Suisse
Fonction sexuelle
préservée
sans impact sur
l’érection ou l’éjaculation
Traitement classique de l'hypertrophie de la prostate
Le traitement actuel de l’hypertrophie bénigne de la prostate comprend :
- Des traitements conservateurs non médicamenteux (mesures hygiéno-diététiques) et un suivi ;
- Des traitements médicamenteux ;
- Une prise en charge chirurgicale ou endoscopique urologique ;
- L’embolisation des artères de la prostate.
Traitement médicamenteux
Le traitement médicamenteux est souvent proposé en première intention pour les formes débutantes. Plusieurs types de molécules peuvent être prescrites par votre urologue.
- Les alpha-bloquants permettent aux muscles lisses de la prostate et du col vésical de se relâcher, pour faciliter le passage de l’urine lors de la miction. Ils sont souvent prescrits en cas de symptômes modérés à sévères. Ils ont une efficacité modérée mais causent souvent des effets secondaires (vertiges, fatigue, hypotension, éjaculation rétrograde).
- Les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase appartiennent à une autre gamme de traitement. Ils réduisent la conversion de la testostérone en DHT (forme activée de la testostérone) et diminuent le volume prostatique. Leurs effets secondaires (diminution de la libido, dysfonction érectile, gynécomastie) sont particulièrement redoutés par les patients désireux de conserver une vie intime épanouie.
L’embolisation de la prostate peut être proposée comme une alternative au traitement médicamenteux.
Traitement chirurgical / Endoscopique
Le traitement chirurgical, la résection ouverte, laparoscopique ou par robot de la prostate est évidemment le traitement le plus efficace puisque la prostate est chirurgicalement retirée mais c’est également le traitement le plus invasif, exclusivement réalisé sous anesthésie générale et durant une hospitalisation. Il est pratiqué par les urologues. Etant donné sa lourdeur, ce traitement est rarement proposé pour traiter l’hypertrophie bénigne de la prostate.
Les traitements endoscopiques de résection de la prostate (passage par l'urètre) (résection trans-uréthrale de la prostate ou TURP/REP) sont en général réalisés sous anesthésie générale lors d’une courte hospitalisation, avec port d’une sonde vésicale au décours, plus rarement en ambulatoire et sous anesthésie locale. C’est également l’urologue qui réalise ce traitement qui consiste à découper le tissu prostatique hypertrophié sous contrôle de la vue au moyen d’un endoscope rigide introduit par l’urètre. Un lavage continu refoule les copeaux vers la vessie et ceux-ci sont récupérés en fin d’intervention. Une variante appelée vaporisation (jets de vapeur, laser, etc.) permet de détruire la prostate selon le même abord. Les suites opératoires sont en général marquées par des douleurs durant quelques jours, un syndrome vésical irritatif (semaines-mois). Ces traitements endoscopiques sont associés à des complications telles que :
- Ejaculation rétrograde (c’est à dire que le sperme du patient n’est pas extériorisé lors de l’éjaculation) dans 30-40% pour les traitements avec jets de vapeur, et quasi-constante pour les autres techniques endoscopiques ;
- Hémorragie nécessitant des transfusions dans 2% des cas, et parfois une ou plusieurs ré-interventions pour décaillotage (avec prolongation du port de la sonde vésicale et/ou du temps d'hospitalisation) ;
- Sténose urétrale dans 2% des cas.
L’embolisation de la prostate peut être proposée comme une alternative au traitement chirurgical ou endoscopique.
L’embolisation des artères prostatiques est une thérapie qui peut désormais être proposée précocement, en alternative aux médicaments ou à un traitement chirurgical/endoscopique.
L'objectif de l'étude PARTEM était d'évaluer les effets à deux ans d'une approche mini-invasive, l'embolisation des artères prostatiques (EAP), en comparaison avec un traitement médicamenteux chez des patients ayant un adénome prostatique supérieur à 50 g.
L’étude a recruté 90 patients répartis dans 10 centres hospitaliers en France, entre septembre 2016 et février 2020. Tous les patients présentaient des symptômes urinaires gênants, malgré un traitement par alpha-bloquants, et ces symptômes étaient mesurés par l’International Prostatic Symptom Score (IPSS).
Les patients ont été répartis aléatoirement en deux groupes : 44 d'entre eux ont reçu une EAP et 43 ont été traités par une combinaison de dutastéride (0.5 mg) et tamsulosine (0.4 mg) administrée quotidiennement.
Après 9 mois, une réduction significative des symptômes a été observée dans le groupe EAP, par rapport à celui recevant le traitement combiné, tant sur le plan clinique que statistique. De plus, des améliorations notables ont été constatées en ce qui concerne les symptômes sexuels dans le groupe EAP. La procédure, réalisée en hospitalisation de jour, s'est accompagnée de quelques effets secondaires mineurs immédiatement après l'intervention.
Cette étude positionne ainsi l’embolisation des artères prostatiques comme une alternative crédible au traitement médicamenteux combiné, particulièrement pour les patients présentant un adénome volumineux et résistants aux alpha-bloquants.
Ces résultats montrent que l'embolisation des artères prostatiques apparaît comme une alternative efficace au traitement médicamenteux pour les hommes atteints de BPH n’ayant jamais été traités. Cette étude est la première à comparer la PAE et une thérapie combinée chez des patients naïfs de traitement, suggérant que la PAE pourrait être envisagée comme une option de première ligne pour atténuer les symptômes urinaires et améliorer la qualité de vie, avec un profil d'effets secondaires plus favorable que la médication.
Encore plus récemment (2024), une étude scientifique appelée méta-analyse a comparé l'embolisation des artères prostatiques à des procédures chirurgicales comme la résection endoscopique transurétrale de la prostate et la prostatectomie simple ouverte pour traiter l'hypertrophie bénigne de la prostate. Les résultats montrent que l’embolisation est un traitement efficace pour améliorer les symptômes et les mesures urodynamiques et qu’elle offre surtout des avantages en matière de réduction des complications.
Questions-réponses sur l’embolisation de la prostate !
Note : Il est essentiel de consulter votre spécialiste radiologue interventionnel pour obtenir des informations personnalisées et adaptées à votre état de santé.
EAP = embolisation des artères de la prostate ; HBP = hypertrophie bénigne de la prostate.
2. Qui est un bon candidat pour l'EAP ?
Les hommes présentant des symptômes modérés à sévères d'hypertrophie bénigne de la prostate, qui souhaitent éviter la chirurgie ou pour qui les traitements médicamenteux ne sont pas efficaces, sont de bons candidats pour l'EAP.
3. Comment se préparer pour l'EAP ?
La préparation inclut une consultation préalable pour une évaluation médicale et une imagerie de la prostate. Il est important d'informer votre médecin de tous les médicaments que vous prenez. Un jeûne est généralement requis plusieurs heures avant la procédure, et il est conseillé de prévoir qu'une personne vous raccompagne après l'intervention.
4. Comment se déroule la procédure ?
La procédure commence par une anesthésie locale au niveau du point d'accès, généralement le poignet ou l'aine. Un microcathéter est ensuite inséré et guidé jusqu'aux artères prostatiques sous imagerie. Des particules sont injectées pour réduire le flux sanguin vers la prostate. La procédure dure environ une à deux heures.
5. Quels sont les effets secondaires possibles ?
Les effets secondaires possibles incluent une douleur légère au site d'insertion ou dans la région pelvienne, des symptômes urinaires temporaires comme un besoin fréquent d'uriner, un hématome au point d'accès du cathéter et, rarement, une infection.
6. Quelle est la durée de récupération après l'EAP ?
La plupart des patients rentrent chez eux le jour même après quelques heures de surveillance (procédure en ambulatoire). Les activités normales peuvent généralement être reprises en quelques jours.
7. L'EAP affecte-t-elle la fonction sexuelle ?
L'EAP présente moins de risque d'affecter la fonction érectile que les autres techniques, préservant ainsi la qualité de vie sexuelle des patients. La plupart des patients rapporte même une amélioration de leur fonction sexuelle. En particulier, l’éjaculation et la libido sont conservés.
8. Quels sont les taux de succès de l'EAP ?
Des études montrent une amélioration significative des symptômes urinaires chez plus de 80 % des patients traités par EAP.
9. L'EAP est-elle couverte par l'assurance maladie (LAMal) ?
L’EAP est un traitement reconnu et pris en charge par l’assurance LAMal. Il est réalisé en ambulatoire.
10. Y a-t-il des contre-indications à l'EAP ?
Les contre-indications incluent une allergie aux produits de contraste iodés, une insuffisance rénale sévère, des troubles de la coagulation non contrôlés et une anatomie vasculaire inadaptée pour l'accès aux artères prostatiques.
11. Quels sont les risques associés à l'EAP ?
Bien que rares, les risques peuvent inclure une nécrose tissulaire non ciblée (extrêmement rare), une réaction allergique au produit de contraste et une thrombose vasculaire. Les techniques d’imagerie modernes utilisées par les radiologues experts en suisse permettent de limiter ces risques de complication.
12. Comment se passe le suivi après l'EAP ?
Le suivi comprend des contrôles médicaux réguliers pour évaluer l'amélioration des symptômes, des examens d'imagerie comme l'échographie ou l'IRM pour mesurer la réduction du volume prostatique, et des ajustements possibles des traitements médicamenteux.
13. Puis-je continuer à prendre mes médicaments pour la prostate après l'EAP ?
Votre médecin vous guidera sur la nécessité de continuer ou d'ajuster vos médicaments après la procédure, en fonction de votre situation spécifique.
14. L'EAP est-elle une procédure éprouvée ?
Oui, l'EAP est pratiquée depuis plus d'une décennie, avec de nombreux patients bénéficiant d'améliorations significatives de leurs symptômes et un très faible taux de complication.
15. Quelle est la différence entre l'EAP et la résection transurétrale de la prostate (RTUP) ?
L'EAP est moins invasive que la RTUP, avec une récupération plus rapide et moins d'effets secondaires. Alors que l'EAP réduit le flux sanguin vers la prostate pour diminuer son volume, la RTUP enlève chirurgicalement une partie de la prostate.
16. Est-ce que l'EAP nécessite une hospitalisation prolongée ?
Généralement non, la plupart des patients sont traités en ambulatoire ou avec une hospitalisation d'une nuit. Les équipes soignantes doivent s’assurer que vous pouvez uriner avant de vous laisser rentrer à domicile.
17. Comment l'EAP affecte-t-elle ma vie quotidienne ?
Après une courte période de récupération, vous devriez constater une amélioration des symptômes urinaires, ce qui peut améliorer considérablement votre qualité de vie. On peut parfois observer une aggravation transitoire des symptômes pendant une semaine avec une amélioration progressive rapide dès les premières semaines et une efficacité maximale à 6 mois.
18. Y a-t-il des restrictions après l'EAP ?
Il est conseillé d'éviter les efforts physiques intenses pendant quelques jours, de boire beaucoup d'eau pour aider à éliminer le produit de contraste et de prendre soin du site d'insertion en le gardant propre et en surveillant les signes d'infection.
19. Puis-je subir l'EAP si j'ai déjà eu une chirurgie prostatique ?
Cela dépend de votre situation médicale spécifique. Une évaluation individuelle par un spécialiste est nécessaire pour déterminer si l'EAP est une option viable pour vous.
20. Combien de temps les résultats de l'EAP durent-ils ?
Les effets de l'EAP sont durables, mais certains patients peuvent nécessiter des traitements supplémentaires à long terme.
21. Quels types de médecins réalisent l'EAP ?
L'EAP est réalisée par des radiologues interventionnels spécialement formés aux procédures vasculaires mini-invasives.
22. L'EAP est-elle douloureuse ?
La procédure est généralement bien tolérée avec une douleur minimale. Des analgésiques peuvent être administrés pendant et après la procédure si nécessaire.
23. Comment savoir si l'EAP me convient ?
Une consultation avec un spécialiste est essentielle pour évaluer vos symptômes, votre état de santé général et déterminer si l'EAP est le traitement approprié pour vous.
24. Quels examens sont nécessaires avant l'EAP ?
Avant l'EAP, des analyses sanguines, des examens d'imagerie comme une IRM ou un scanner de la prostate et des artères pelviennes, ainsi qu'une évaluation urologique sont généralement nécessaires.
25. L'EAP peut-elle traiter le cancer de la prostate ?
Non, l'EAP est destinée au traitement de l'hypertrophie bénigne de la prostate et n'est pas un traitement pour le cancer de la prostate.
26. Quels sont les signes nécessitant une consultation médicale après l'EAP ?
Il est important de consulter un médecin si vous présentez une fièvre élevée, une douleur intense non soulagée par les médicaments, un saignement ou un écoulement au site d'insertion, ou une difficulté sévère à uriner après l'EAP. Rarement, on peut observer une rétention urinaire aiguë suite au geste, nécessitant la mise en place temporaire d’une sonde urinaire.
27. Pourquoi est-ce que mon urologue ou mon médecin généraliste ne m’a-t-il pas parlée de l’EAP ?
L’EAP est un traitement relativement récent réalisé par le radiologue interventionnel. La prise en charge habituelle de l’HBP est classiquement confiée à l’urologue. Ce traitement a parfois été considéré comme une thérapie concurrente aux traitements réalisés par l’urologue et a longtemps été ignoré. Grâce à de solides preuves scientifiques (publications scientifiques dans des revues prestigieuses), de plus en plus d’urologues reconnaissent l’efficacité et la sécurité de l’EAP et son positionnement précoce pour traiter l’HBP.
L’EAP, bien qu’efficace et sûre est encore méconnue de nombreux médecins généralistes.
28. Quelle est la durabilité des résultats de l'EAP ?
Les résultats de l’EAP sont généralement durables sur le long terme. De nombreuses études cliniques ont démontré que les patients continuent de ressentir une amélioration significative de leurs symptômes urinaires plusieurs années après la procédure. Toutefois, comme pour tout traitement médical, l'efficacité peut varier d'une personne à l'autre. Certains patients pourraient éventuellement nécessiter des interventions supplémentaires ou des traitements complémentaires à long terme. Il est donc important de maintenir un suivi régulier avec votre médecin pour surveiller votre état de santé et gérer efficacement tout symptôme récurrent.
29. Est-il possible de répéter l'EAP en cas de récidive des symptômes ?
Oui, il est possible de répéter l'Embolisation des Artères de la Prostate (EAP) si les symptômes de l'hypertrophie bénigne de la prostate réapparaissent. Dans certains cas, les artères prostatiques peuvent se revasculariser avec le temps, ce qui peut entraîner une récidive des symptômes urinaires. La répétition de l'EAP peut être envisagée comme une option de traitement efficace pour soulager à nouveau les symptômes. Toutefois, une évaluation médicale approfondie est nécessaire pour déterminer si une nouvelle procédure est appropriée dans votre cas. Il est important de consulter votre médecin pour discuter des options de traitement disponibles en cas de récidive des symptômes.
Prenez un Rendez-vous avec un radiologue interventionnel expert en embolisation prostatique
Dre. Frédérique Gay
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HRC
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RHNE
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